Chapitre 1
Proposition
- Si la proposition P est vraie, on le note par V ou 1.
- Si la proposition P est fausse, on la note par F ou 0.
Exemple :
- P : «−2∈N» est une proposition fausse.
- Q : «53>0» est une proposition vraie.
- R : «14 est divisible par 6» est une proposition fausse.
Fonction propositionnelle
Exemple :
- P(x) : « x est un nombre pair ». Lorsque x=4, P(4) devient une proposition vraie.
Quantificateurs
- Quantificateur universel (∀) : Indique que la proposition est vraie pour tous les éléments d’un ensemble donné.
- Quantificateur existentiel (∃) : Indique qu’il existe au moins un élément dans l’ensemble pour lequel la proposition est vraie.
- Quantificateur existentiel unique (∃!) : Indique qu’il existe un et un seul élément dans l’ensemble pour lequel la proposition est vraie.
Exemples :
- (∀x∈N),x+0=x (vrai pour tous les nombres naturels x).
- (∃x∈Z),x2=4 (il existe un entier x tel que x2=4, par exemple x=2).
- (∃! x∈N),x+5=8. Cet énoncé signifie qu’il existe un et un seul nombre naturel x tel que x+5=8. En effet, la seule solution dans les nombres naturels est x=3, donc l’énoncé est vrai.
Négation d’une proposition
P | ¯P |
F | V |
V | F |
Exemple :
- La proposition P : «2 est un nombre pair» (proposition vraie).
- La négation ¯P : «2 n’est pas un nombre pair» (proposition fausse).
- La négation de la proposition «(∀x∈E);P(x)» est la proposition «(∃x∈E);¯P(x)».
- La négation de la proposition «(∃x∈E);P(x)» est la proposition «(∀x∈E);¯P(x)».
Exemples :
- Proposition : ∀x∈N,x≥0.
- Négation : ∃x∈N,x<0 (Il existe un x dans les naturels tel que x est inférieur à 0).
Conjonction de deux propositions
P | Q | P et Q |
F | F | F |
F | V | F |
V | F | F |
V | V | V |
Exemple :
- P : « 2 est un nombre pair » (vraie).
- Q : « 3 est un nombre impair » (vraie).
- P∧Q : « 2 est un nombre pair et 3 est un nombre impair » (vraie).
Disjonction de deux propositions
P | Q | P ou Q |
F | F | F |
F | V | V |
V | F | V |
V | V | V |
Exemple :
- P : « 2 est un nombre impair » (fausse).
- Q : « 3 est un nombre impair » (vraie).
- P∨Q : « 2 est un nombre impair ou 3 est un nombre impair » (vraie).
Implication de deux propositions
P | Q | P⇒Q |
F | F | F |
F | V | V |
V | F | V |
V | V | V |
Exemple :
- P : « 4 est un nombre pair » (vraie).
- Q : « 4 est un multiple de 2 » (vraie).
- P⇒Q : « Si 4 est un nombre pair, alors 4 est un multiple de 2 » (vraie).
Équivalence de deux propositions
P | Q | P⇔Q |
F | F | V |
F | V | F |
V | F | F |
V | V | V |
Exemple :
- P : « 5 est un nombre premier » (vraie).
- Q : « 5 n’a que deux diviseurs distincts » (vraie).
- P⇔Q : « 5 est un nombre premier si et seulement si 5 n’a que deux diviseurs distincts » (vraie).
Lois logiques et raisonnements
Loi logique ou tautologie
- P et (Q ou R)⇔(P et Q) ou (P et R)
- P ou (Q et R)⇔(P ou Q) et (P ou R)
Loi de Morgan
- ¯(P et Q)⇔¯P ou ¯Q
- ¯(P ou Q)⇔¯P et ¯Q
Implication
- (P⇒Q)⇔(¯P ou Q)
Raisonnement par contraposée
- (P⇒Q)⇔(¯Q⇒¯P)
Exemple :
Soit x et y deux nombres réels dans ]1;+∞[. Montrons que : x≠y⇒x2−2x≠y2−2y
Il suffit d’utiliser le raisennement par contraposé en montrant que : x2−2x=y2−2y⇒x=y
On a :
x2−2x=y2−2y⇒x2−y2−2(x−y)=0⇒(x−y)(x+y)−2(x−y)=0⇒(x−y)(x+y−2)=0⇒x−y=0oux+y−2=0⇒x=youx+y=2
Puisque x>1 et y>1, alors x+y>2, donc x+y≠2
Donc : x2−2x=y2−2y⇒x=y. Ainsi : x≠y⇒x2−2x≠y2−2y
Raisonnement par l’absurde
Exemple : Montrons que (∀n∈N),√5n+7∉N
Raisonnement par l’absurde : On suppose que (∃n0∈N),√5n0+7∈N,
donc : (∃N0∈N) tel que :
√5n0+7=N05n0+7=N205(n0+1)+2=N20
Ainsi, 2 est le reste de la division euclidienne de N20 par 5, ce qui est impossible car le reste de la division euclidienne d’un entier naturel n par 5 est 1 ou 4. Par conséquent, l’hypothèse est fausse, et donc : (∀n∈N),√5n+7∉N
Raisennement par disjonction des cas
La proposition suivante est une loi logique : [(P⇒R)et(Q⇒R)]⇔[(PouQ)⇒R]
Exemple : Résoudre dans R l’équation (E):x2–2(1+m)x+4=0, où m est un paramètre réel.
Solution : Calculons le discriminant Δ de cette équation : Δ=4(1+m)2–16=4(m–1)(m+3)
1ère cas : Si Δ<0, c’est-à-dire m∈]−3;1[, alors l’ensemble des solutions de l’équation E est: S=∅.
2ème cas : Si Δ=0, c’est-à-dire m=1 ou m=−3, alors l’équation (E) admet une seule solution qui est 1+m, alors l’ensemble des solutions de l’équation E est : S={1+m}.
3ème cas : Si Δ>0, c’est-à-dire m∈]–∞;–3[∪]1;+∞[, alors l’équation (E) admet deux solutions distinctes données par : x1=m+1–√(m–1)(m+3) et x2=m+1+√(m–1)(m+3), alors l’ensemble des solutions de l’équation E est : S={m+1–√(m–1)(m+3);m+1+√(m–1)(m+3)}.
Raisonnement par récurrence
Si la proposition P(n0) est vraie et si l’implication «P(n)⇒P(n+1)» est vraie pour tout n≥n0, alors, la proposition P(n) est vraie, pour tout entier n≥n0.
Exemple : Montrons par récurrence que : (∀n∈N),3n≥1+2n
- Pour n=0, on a : 30≥1+2×0
- Supposons que : 3n≥1+2n et montrons que : 3n+1≥1+2(n+1)
On a : 3n≥1+2n⇒3n+1≥3(1+2n)⇒3n+1≥3+6n⇒3n+1≥3+2n( car 6n≥2n)⇒3n+1≥1+2(n+1) - Finalement (∀n∈N),3n≥1+2n